ECOLE D'ANTHROPOLOGIE
Espérant, bien entendu, un retour à la normale pour notre site principal (qui subsiste en tant qu'archive) nous publions, ci-dessous quelques informations récentes que nous espérons susceptibles de vous intéresser.
Les YANOMAMI
(Extrait des horribles mélanges
et nouvelles de la NRA de novembre)
Connaissez-vous Napoléon?
- Non, pas le "petit tondu"... Chagnon: Napoléon Chagnon. Un
"anthropologiste" dont les prises
de position étaient certes quelque peu contestées mais qui
vient de faire líobjet díune récente
attaque en règle qui a révulsé líA.A.A. (American
Anthropological Association). "Toute
notre "profession" risque díêtre, pour le moins "salie" et peut-être
aussi "irrémédiablement déconsidérée
dans líesprit du public..."
Que reproche-t-on donc à
Napoléon et à díautres (J. Neel; T. Asch; J. Lizot; etc.
)?
Rien de moins quíun petit génocide
aux dépens des Yanomami (vénézuela), à côté
de noirceurs
mineures quoique gratinées.
Tout commence par une lettre de
Leslie Sponsel (Univ. de Hawaï) et Terence Turner (Cornell
univ.) adressée au Président
de líAAA. Ils dénoncent des comportements relevant de la
criminalité et de la corruption;
une histoire cauchemardesque (mais réelle...) dépassant líimaginaire
díun Joseph Conrad mais peut-être pas díun Josef Mengele!!! Et ces
comportements (horrible détail) vont être portés à
la connaissance du public par le livre díun journaliste, Patrick Tierney
("Darkness in el Dorado" W.W. Norton & Co) .
Pour Chagnon (dont les thèses
se réfèrent au néo-darwinisme et à la sociobiologie)
la férocité
des Yanomami serait justifiée
par le fait que les guerriers ayant tué plusieurs ennemis "méritent"
en ce faisant un plus grand nombre
de femmes et díenfants que les autres et augmentent ainsi
leur potentiel reproducteur (et
la multiplication de leur ADN). Pour conforter ses thèses il níaurait
pas hésité à
susciter des conflits en fournissant des cadeaux à certains díentre
eux
(judicieusement choisis) voire
même des armes...
Ses descriptions de la férocité
et de la violence des Yanomami auraient été exploitées
particulièrement par les
colons et les chercheurs díor. Quarante mille díentre eux se seraient ainsi
défendus "préventivement"
dans les années 1980 - 87. Chagnon aurait été, à
líépoque, lié à
un naturaliste vénézuélien
de líUniversité de Californie, Charles Brewer-Carias, pour organiser
sur le territoire Yanomami des exploitations clandestines aurifères.
Or, ils avaient été nommés tous deux membres díune
commission présidentielle díinvestigation sur les massacres díindiens
(bref: les loups dans la bergerie). Des journalistes vénézuéliens
ayant accusé Brewer-Carias díutiliser des expéditions botaniques
sur les terres des indiens comme couverture de prospections
aurifères, la commission
fut dissoute et les deux protagonistes priés de quitter le territoire.
Avec Timothy Asch (agissant comme
directeur du film ìthe Ax fightî) (à noter que ce film est actuellement
projeté au Musée de l'Homme) Chagnon aurait mis en scène
de toutes pièces des épisodes de violence concordant avec
ses thèses voire même en les suscitant, apprenant aux indigènes
à se montrer tels quíils souhaitaient quíils fussent. Il aurait
même fait construire un village - décor pour le tournage de
tranches de vie yanomamienne "spontanées".
Par ailleurs Chagnon aurait eu une,
voire plusieurs compagne(s) Yanomami ("amenez-nous des
filles, des sex girls", aurait-il
demandé à des villageois). Díautres anthropologistes,
particulièrement le français
Jacques Lizot, auraient préféré des garçons,
entretenant un véritable
"harem" (les distractions sont
rares en forêt amazonienne).
Avec James Neel (qui, díaprès
Tierney, aurait été un eugéniste convaincu et activiste),
il se serait
agi de démontrer que la
sélection génique (par la violence) se révélait
aussi efficace dans le
domaine de la résistance
aux maladies. Díoù une action "sanitaire" qui, sous couvert díune
vaccination "humanitaire" aurait,
en fait, exacerbé (voire même "causé"?...) une épidémie
de
variole en 1968, entraînant
la mort de "centaines et peut-être même de milliers" de Yanomami...
Les chercheurs se seraient refusé
à toute aide médicale pour mieux observer líexpansion
naturelle de líépidémie.
Cíest le principe de non ingérence, bien connu dans les romans de
science fiction.
De plus des expérimentations
secrètes nucléaires auraient été réalisées
sur ces malheureux
indiens. Il convient de rappeler
à ce sujet que Neel avait dirigé, sous líégide de
líAEC
(commission énergétique
atomique) un groupe de recherche dans le but de mettre en évidence
les effets biologiques humains
consécutifs aux bombardements díHiroshima et de Nagasaki. Il
avait aussi étudié
les retombées (au propre et au figuré) des explosions atomiques
expérimentales (A et H)
des îles Marshall sur les populations indigènes. Il appartenait,
enfin, au
centre de recherches génétiques
díAnn Harbor (créé par líAEC) et cíest ainsi quíil aurait
eu líidée de développer un programme díétude de génétique
des chefs.
Pour ceux qui souhaiteraient en
savoir plus, on peut conseiller la lecture du livre (qui a, en tous
cas, bien réussi sa promotion
publicitaire...) mais aussi la connection sur líinternet:
http://www.anth.uconn.edu/gradstudents/dhume/index4.htm
Huitième colloque du C.I.R.S.S. : Communiqué final
Le huitième colloque Euro - Africain du CIRSS, en clôturant ses travaux à Tombouctou le 16 Novembre 2000, remercie à nouveau Madame Zakiatou Oualett Halatine, Ministre de l'Artisanat et du Tourisme, ses collaborateurs, Monsieur le Colonel Maïga Mahamoudou, Haut Commissaire de la Région de Tombouctou, Monsieur Mohamed Gallah Dicko, Directeur Général de l'Institut des Hautes Etudes et de Recherches Islamiques Ahmed Baba ( IHERI - AB ) qui nous a mis à disposition sa salle de conférence, ainsi que l'Association Gouna Avenir Tombouctou pour son accueil sympathique et l'Agence " Traditions et Civilisations " de Paris pour son apport logistique.
Le Colloque recommande aux villes sahariennes et sahéliennes en difficulté de multiplier les Jumelages avec des villes Européennes à l'instar de celui très satisfaisant de Saintes avec Tombouctou.
Il suggère que l'Artisanat Traditionnel soit reconnu d'intérêt national par les Ministres de Tutelle et que l'exportation de ses produits vers de nouveaux marchés occidentaux soit commercialement organisée, contrôlée et facilitée.
Le Colloque demande à la France d'entreprendre aussitôt que possible la reconstruction de la Maison de René Caillié à Tombouctou et à l'Espagne d'assurer la sauvegarde de la précieuse bibliothèque qui vient d'être reconstituée par Monsieur Ismaël Haïdara et qui possède, entre autres, des manuscrits originaux du célèbre érudit Al - Khati, auteur du Tarikh El - Fettach.
Le Colloque invite les tours - opérateurs des grands pays industrialisés à systématiser la taxe de solidarité sur le montant des prestations offertes à leurs clients pour chaque circuit. Cette somme sera dévolue directement aux autorités ou associations locales pour la réalisation de petits projets de développement socio - culturels ou d'aide aux populations des sites visités.
En outre, les tours - opérateurs occidentaux devraient sensibiliser les investisseurs potentiels du secteur touristique à des interventions dans les projets de développement des pays sahariens. Ex : construction de bibliothèques, création de musées archéologiques ethnographiques et des arts traditionnels, création des parcs archéologiques et naturels, centres de formation de guides et du personnel hôtelier sur place, organisation de croisières sur le fleuve Niger avec des escales, pour la visite des localités riveraines d'intérêt touristique, redonnant ainsi à ce grand fleuve africain son aura de Nil du Couchant.
Par ailleurs, le colloque invite les tours opérateurs à passer des accords directs avec les agences locales des pays sahariens en vue de l'organisation conjointe de nouveaux circuits " sur les traces des anciennes caravanes " . Citons déjà l'agence Afallal de Kidal, l' Agence Tidène Explorateurs à Agadez au Niger, et l'Agence Sahara Evasion de Zouérate en Mauritanie, l'Agence Cobratours à Mirleft au Maroc.
Le Colloque donne mandat à l'Institut International d'Anthropologie de Paris de participer à la conférence saharienne de 2001 pour aboutir à une convention culturelle entre Etats sahariens selon le rapport de Monsieur Hosni approuvé par I'UNESCO.
Il souhaite que pour cette conférence soient inventoriés tous les sites archéologiques et historiques, les bibliothèques du désert, les anciennes Zawiya , les medersa et les anciennes cités en péril dans chaque pays saharien, susceptibles de devenir des étapes ou des destinations recherchées par les circuits du tourisme culturel au nord du XVI ème parallèle.
Le colloque
recommande la tenue du neuvième colloque du CIRSS à Grenade
( Espagne ) sur le thème : « les relations culturelles sur
les traces des grands voyageurs et les échanges économiques
entre les pays méditerranéens et le monde saharien de l'Antiquité
à nos jours ».
à
suivre